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  • Photo du rédacteurRonald Haakman

LE MONDE - CE QU'IL EN RESTERA ...


Lors de l'apparition du nazisme des années trente, Paris et Londres furent incrédules quant aux éventualités d'un conflit généralisé, malgré les mises en garde de Churchill dont les paroles sont restées célèbres, c'est-à-dire : « Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur; vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre". En refusant de voir la réalité se profiler sur le chemin du populisme, en acceptant comme pain bénit les assertions des ministres Wood et Daladier, les pays européens choisirent la défaite par anticipation. Ils servirent la barbarie en plat de résistance aux millions de victimes refusant, à l'heure des comptes, toute responsabilité dans ce massacre qui fut pourtant prévisible. La surdité, l'arrogance et le manque de vision ont fini par acheminer des tombereaux de vivants vers les cimetières et ont permis à la bêtise humaine de s'épanouir dans l'exécrable, le vice et l'holocauste.


L'Évolution de l'homme, depuis l'Antiquité, n'est pas vraiment perceptible. Les anciens disposaient d'une pensée philosophique, les Grecs ont planté les graines de la démocratie, le monde moderne a découvert le gadget et la vie par procuration. L'individu, aujourd'hui, plus isolé que jamais, est incapable de s'assurer dans le quotidien. Il ne perçoit l'existence qu’à travers une errance virtuelle dans un monde qui n'est plus à sa taille. Il se dirige ainsi à marche forcée, vers un horizon inatteignable, fruit de son imaginaire.


Le massacre des Palestiniens dans la bande de Gaza, ordonné par le gouvernement israélien se croyant dans son bon droit, restera une tâche indélébile dans le curriculum politique de l'État hébreu. Bon nombre des Juifs, tant de l'intérieur que ceux faisant partie de la diaspora manifestent avec véhémence leur désapprobation quant aux faits avérés. Ces actions indignes, proches d'un terrorisme d'État, sont un terreau idéal favorisant la montée d'un antisémitisme virulent dont le pays n'a pas besoin. Le drame moyen-oriental, terre d'histoire et de convoitises, engage, sûrement, la responsabilité de l'Occident pour s'être arrogé le droit d'y établir ses règles au mépris des desiderata de l'Autochtone. Depuis 1948, plus de soixante-dix résolutions onusiennes ont été bafouées par Israël, ce qui est un record absolu. Il s'agit de ne pas perdre de vue que l'existence d'Israël perdure par la grâce des États-Unis et l'indifférence européenne. Gardons à l’esprit que les dictons ont la vie dure.


Qui amat periculum in illo peribit de mémoire biblique ou : « tant va la cruche à l’eau qu'à la fin elle se casse ». L'État hébreu ne peut exister sans protection et cette protection continuera à s'exercer tant que le pays représentera une utilité géostratégique, mais les alliances ne sont guère éternelles. Avec la découverte du pétrole la mainmise sur toute la contrée s’est transformée en occupation de fait, avec un leadership américain et des gouvernants successifs peu scrupuleux, cyniques, manipulateurs et menteurs.


Cette politique misérable et absurde a mis toute la région à feu et à sang. Le pays du guignol à la houppette jaune, où le dollar dirige l'éthique, où la soif de pouvoir se nourrit de la misère et de la corruption vit les soubresauts d’une fin programmée... Les malheurs de la planète et de ses habitants reposent, en grande partie, sur l'escroquerie, la rapacité, le crime d'État et le chantage. L'Europe est en miettes à cause d'une incapacité politique à expliquer la mondialisation. La planète serait-elle devenue une monarchie universelle dédiée à la paresse et au vide sidéral de projets, autres que ceux qui sont définis par les quelques créateurs d'un monde globalisé.


Cette situation noyée dans un océan d'égoïsmes nationaux est mise à sac par des dirigeants adeptes des jeux de commissions dans un enfer de paperasse, très éloignée de l'action concertée. Cette caste de privilégiés au service de la finance a l'habitude de tourner le dos à l'homme ordinaire en obligeant toutefois ce dernier à honorer gîte et couvert à ceux qui le trahissent. C'est au démuni d'assurer le bon fonctionnement des institutions et sa docilité permet d'augurer le meilleur pour l'avenir. Les nombreux inutiles censés maîtriser les situations difficiles pourront passer du verbe aux agapes sans crainte.



L'Europe est moribonde parce que aucun responsable politique n'a été assez éclairé pour expliquer le monde en mutation. À force de tergiverser, d'incarner suffisance et lâcheté, de remettre au lendemain décisions et projets afin d'éviter la sanction des urnes, l'Europe s'est condamnée à subir au lieu de contenir. Elle en porte l'entière responsabilité. L'avenir de l'être humain, plus esseulé que jamais, est, lui aussi, en péril. Sous la houlette d’un savoir informatique mal évalué, dans un environnement hostile, il agit à bien des égards comme un individu sans descendance. Il accepte sa dépendance au gadget et sa soumission au virtuel. Il accepte que l'intelligence artificielle formate son existence et trace les grandes lignes de ses lendemains. Il apprend comment consommer utile pour le pouvoir.


Tout semble organisé pour qu'il ne fasse d'autres choix que ceux qui lui sont proposés. Dans la société dite avancée l'homme cessera de se construire et se conformera de plus en plus aux exigences d'un parcours préétabli. Ce sera le retour en douceur vers l'esclavage librement consenti d'un homme décérébré.


NB. - Ne soyons toutefois pas plus royaliste que le roi. Si des populations désirent adhérer à une nouvelle forme de soumission ou décident librement de s'aliéner à de nouvelles servitudes sous prétexte de bénéficier de quelqu'avantage porté par un éminent progrès, au nom de quel droit un gouvernement devrait-il s'y opposer. Comme toute civilisation à son apogée celle-ci a, comme les précédentes, une existence limitée dans le temps et finira un jour par se déliter. Toute communauté, à force de vivre dans le déni existentiel, contient les germes de sa propre destruction. À l'enseigne du mythe d'Icare : « A trop vouloir fuir le monde dans lequel il s'est enfermé, l'homme se prépare à en subir les conséquences ».


Offrons-lui ce qu’il désire. Les malaises, probablement dues à une insatisfaction généralisée et aux angoisses latentes devant les incertitudes qui se profilent à l'horizon sont autant de raisons propres à instiller des craintes. La plupart des pays préparent leurs citoyens à construire l'avenir, à penser assurances, protection et retraites, mais oublient de leur fournir les clés du présent. Affronter la vie n'est pas la vivre.





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