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Photo du rédacteurRonald Haakman

UNE VIE


Les métiers se perdent. L'esprit «fast-food» domine. C'est l'ère «presse-bouton» qui impose ses règles dans tous les domaines. Les politiques, les médias et la presse ne font pas exception. Tout se conçoit dans le court terme et est traité à chaud sans aucun recul. Il faut remplir des pages, meubler des heures d'écoute et offrir des images sur tout et n'importe quoi. Le Président prend trois jours de repos. Toutes les chaînes de télévision, toutes les radios et la presse font leurs choux gras de ce non-événement durant huit jours. Il est normal que le contribuable et le spectateur, traité en demeuré se rebiffe et se détourne de la presse.


Dans de tels cas, il est préférable de fuir la suffisance des institutions incriminées. Qui plus est, il devient très difficile de croire à la véracité des informations débitées par les médias, car les actualités sont peu ou pas recoupées et souvent démenties quelques heures plus tard.

La situation est grave et l'incapacité du pouvoir à répondre aux attentes d'une population désorientée, ajoute de l'angoisse aux incertitudes. Où va-t-on ? Vers quelle terre promise ? La société nourrie d'illusoire, espère l'homme providentiel. Un faiseur de miracles et Sauveur de l'humanité. Il cherche l'avatar de l'homme réalisé, l'homme en fusion avec son moi profond, un homme debout, un homme qui est. La partie du monde délaissé de l'humanité qui est également l'argentier involontaire des caprices du nanti, souhaite l'intervention d'un ajusteur d'idéaux.


Un providentiel meneur de troupes sans ego, capable de guider et de gouverner dans le respect des populations exsangues. Comment résoudre la quadrature du cercle ?


Le chaos se dessine en lettres grasses sur le frontispice des espoirs. C'est à n'en pas douter, une cinglante réponse face aux dangers du nationalisme. Décidément, l'homme voyage à contresens de ses intérêts. Au dialogue, il oppose haine et discorde, violences et guerres. Même un quadrupède serait capable d’éviter ce genre de piège par instinct. L'Homme décidément, peine à admettre et à comprendre que détruire son prochain n’est qu’un chemin vers l'autodestruction. Il a toutefois la chance d'avoir le choix. Tout en restant comptable de la plupart des désastres qu'il provoque, même indirectement.


Il l'est également envers les réussites tant politiques qu’économiques. Mais pour englober la mondialisation et avoir une vue d'ensemble, il faudrait qu'il change de regard. D’autre part, au lieu d'observer un ailleurs sans importance, il devrait prendre conscience des dangers qui guettent et mettre en œuvre ses propres atouts.


Le miracle de la découverte existentielle et de son environnement fait partie de la première prise de conscience de l'homme avec un début de compréhension de soi et de ses corollaires. Tout au long de l'adolescence, la révélation du savoir et l'acquisition de connaissances sont nécessaires au trajet de vie pour permettre aux conquêtes d'assimiler l'esprit révélé et d’atteindre la quintessence de ce qui est. Pour un certain nombre d'individus, il suffit de comprendre et d’être en adéquation avec les lois de la société pour être dans la vérité. Or la plupart du temps, il s'agit d'une compréhension purement intellectuelle.


Comprendre la réalité, c'est « être » cette réalité. C'est se fondre pour ne faire qu’un avec l'univers unique propre à chaque homme. Ne plus être ni ceci, ni cela mais simplement être.


Lorsqu'il atteint cette finalité, l'homme aura trouvé la bonne distance envers les aléas de l'existence et des événements, parfois hasardeux, de la société. C’est alors qu’il sera utile à lui-même et, par conséquent, aux autres. Il est peu probable de pouvoir comprendre le chemin d’autrui sans explorer et digérer son propre univers. La société du « superflu indispensable » n'est pas nécessairement propice à l'épanouissement personnel, elle permet tout au plus, à certains, d'entamer une profonde remise en question.


Un moyen d'éviter ainsi de générer du mal-être ou des sentiments d'incertitude, de non achevé, voire de vide. L'arme de survie que représente l'espoir pour un avenir meilleur est hypothéquée.


Dans la foulée il perd son support mental si utile au dépassement de soi. Pragmatisme, transparence et contre vérités sont à la mode. Chacun se flatte de détenir la vérité suprême et pérore sur le fonds de formules creuses pour assurer avec maestria, que tout cela est la faute à pas de chance. Les populations ne s'y trompent pas. L'aversion ressentie pour les politiques provient de la duplicité du pouvoir. Quant aux médias, ils sont incapables de faire la différence entre un fait divers et un problème de fond. Dans les deux cas l'éthique est mise à mal et cède la place à la vulgarité.


L'homme court à la recherche de solutions en réponse à ses angoisses. Course vaine ! Comme prit dans un tourbillon, il doit toucher le fond avant de pouvoir remonter.



La situation actuelle doit aller à son terme et aboutir au chaos annoncé. C’est un chaos irréversible destiné à une remise à plat de la marche du monde. Il s'agit de remettre le tout en perspective pour laisser à un petit nombre le soin de corriger les erreurs des maîtres chanteurs, des cyniques esclavagistes et va-t-en-guerre d'un monde fini...



«Le changement n'est jamais douloureux. Seule la résistance au changement est douloureuse». (Citation du Bouddha)


N.B. - Le temps est loin de jouer en faveur de l'homme de pouvoir. Ce dernier, où qu'il ne soit et quelle que soit sa politique, se comporte en aveugle. À force de touiller des chimères avec une canne blanche, l'esprit désœuvré et le courage en berne, il mine les attentes populaires et se met en porte à faux du bon sens. C'est le cul-de-sac.

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