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  • Photo du rédacteurRonald Haakman

QUESTIONS

Qu'est-ce qui définit l'importance des choses et quel chemin faut-il emprunter pour réaliser le parcours d'une vie? Faut-il arpenter l'existence en novice, avec comme seul moteur la curiosité et le besoin de découvrir la vérité à travers des expériences, souvent douloureuses. Ou est-il préférable de s'inspirer d'une littérature afin de se préserver de l'adversité qu'engendre le simple fait d'exister. Autrement dit, faut-il vivre sa vie à travers les expériences d'un auteur et de son imagination pour s’ouvrir à la connaissance? Il est possible de se «réaliser» en chevauchant le fil du rasoir tout en profitant des risques du vécu. La seule expérience est également un facteur d’assujettissement à la recherche de sérénité. Serait-ce plus gratifiant d'acquérir la connaissance par des textes en cheminant dans l'abstraction.


Il y a une incommensurable distorsion entre l'expérience et la théorie. Beaucoup de concepts peuvent se concevoir intellectuellement, mais ne sont pas, loin de là, synonymes d'intégration, de fusion. L'intégration comprise ici comme une seconde peau, ouvrant sur l'ouverture et la plénitude. Il semble pratiquement impossible de construire une existence en omettant de dialoguer avec la conscience, cet autre « moi » qui conditionne le savoir-être. Il est clair que l'itinéraire de chacun passe par la connaissance et le défrichement de son propre univers.

Dans l'évolution de la société, telle qu'elle s'organise de nos jours, il est primordial de réussir. Il est important d’acquérir un statut, d'être considéré par ses pairs, d'être envié, jalousé ou admiré. Dans ce monde de l'informatique et de la robotique où le virtuel occupe toujours davantage de place, la réussite sociale devient une carte de visite, le sésame qui ouvre les portes. Les vœux les plus exprimés sont ceux qui concernent la réussite. Aspirer au succès. Réussir, mais réussir quoi. Devenir le sujet de discussion d'un comité de faire-valoir. Servir de pion sur l'échiquier des ambitions. S'agit-il plus simplement de légitimer l'accès à certains cercles et de payer sa dîme pour l'entrée dans un phalanstère improbable ? La plupart des individus sont conditionnés par le consommable, véritable tyrannie de la société moderne. Ils sont devenus l'objet qui tend à remplacer le questionnement intime par un égocentrisme aigu et meublent le vide occasionné par cette défection par un accroissement d'artifice. Ils mutent en gadgets.


La tendance actuelle propulse l'individu vers l'uniformisation et les comportements liberticides. Il refuse l’obligation «d'être», mais accepte la nécessité de «suivre» afin de conforter les desseins grandissants d'une majorité de groupes multinationaux.

Quelles sont, dans cette Babylone du vingt et unième siècle si outrageusement manipulé, les chances d'accomplissement spirituel encore réservées de l'homme ? Son éphémère présence dans le monde du visible laisse peu de temps au combat de l'inutile confort et à la démesure du virtuel dans une société d'errance. C'est le désespoir d'une subtile fraction de lumière où la vie se faufile à travers de multiples petites morts. Faut-il suivre les injonctions d'une philosophie mondiale vouée à la finance ?


Faut-il accepter sans rechigner les règles d'une caste ou guerroyer pour découvrir les siennes en traçant sa route. Doit-on emprunter le savoir sans l'intégrer viscéralement et vivre par procuration ou doit-on acquérir la connaissance par l'adversité, les peines et les joies. L'Homme non assumé n’est qu’un animal solitaire en souffrance avec un besoin impératif de découvrir sa valeur dans le regard d’autrui. Aujourd'hui, perdu dans une collectivité agressive, peu scrupuleuse, clamant la vertu mais se diluant dans l'indifférence, la concussion, le mensonge et l'hypocrisie, il perd ses repères et ignore où trouver quelque salut.

Le destin de l'homme, depuis la nuit des temps, consiste à lutter pour sa liberté et à découvrir les racines de son univers. Ces racines universelles qui lui permettent de se libérer des contraintes, des peurs et des servitudes en mettant fin au cycle du balancier. Il est sans questionnement quant à l'avenir ou le passé, car il est l'un et l'autre. Il est debout tel qu'en lui-même, dans l'instant et la connaissance. Cette image de plénitude est une perspective à la portée de tout être humain désirant accéder à ce qu'il est. Il est d'ailleurs le seul à pouvoir et à savoir défricher son univers.


Son attention, sa vision et ses pensées disposent de l'ample nature et de son environnement comme outil au service de sa réflexion. Tout individu aura, tôt ou tard, un choix à faire valoir, une pente à gravir et une opportunité à saisir dont il portera la responsabilité face à lui-même. C’est la démarche portant le sceau existentiel justifiant le parcours d’un temps déterminé.

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