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  • Photo du rédacteurRonald Haakman

PARDON DE NE PAS COMPRENDRE...


Il est difficile de donner un avis sur l'immigration, sur le manque de compassion éprouvée à l'égard des noyés de la Méditerranée ou sur l'absurdité des murs de protection aux frontières, sans que le ciel ne vous tombe dessus. Critiques gratuites pour faire le buzz et accompagnées de bordées d'insultes d'une rare vulgarité, souvent sans lien direct avec le fonds du ou des sujets traités. C’est à se demander à quel texte se réfère l'anonyme courageux. Les injures proférées se font, bien entendu, sous couvert d'un courage occulte, habilement à l'abri de toute responsabilisé.


C'est audacieux et sans risque, à l'image des dénonciations des Juifs et de résistants durant la dernière guerre mondiale. C’est de l’héroïsme en chambre des lâches se masturbant sur l’image du malheur.

Il n'est, alors, pas rare d'être traité de traître à la patrie par les pieds nickelés de la république et stigmatisés responsable de toutes les actions terroristes de par le monde. Les enragés de l’extrême droite, la tête aussi vide que leurs programmes rêvent de retrouver les autodafés des années trente et de remettre en selle des gouvernements dictatoriaux. C'est l'unité du pays par la force et la matraque, vieille antienne des années trente. Cette extrême droite vaccinée aux idées minimalistes, adepte du court terme, ne se pose guère de questions quant à savoir ce que le court terme induira comme conséquences à long terme.


Pour elle, toute compassion devient une tare et signe le déclin de l'Occident. La haine envers l’autre, envers la différence qui fait l’homme, semble justifier tous les excès. À force de refuser toute mémoire historique, ils rejouent les malheurs du passé avec une désinvolture de crétin.


La politique européenne a la vue basse. Le continent a particulièrement manqué de claire voyance concernant l'immigration. En abandonnant la péninsule Italienne à une injuste et triste solitude face aux vagues de réfugiés, elle n'a fait que reculer pour mieux sauter, tout en favorisant le développement d'une extrême droite virulente. L'effort humanitaire auquel l'union n'a pas voulu souscrire librement, elle se voit aujourd'hui contraint d'en accepter les augures. Gouverner c'est prévoir. Cette action réflexive semble manquer le plus aux crânes d'œufs de Bruxelles. La mode actuelle est au survol des problèmes plutôt qu'aux analyses de fond. Le tout, tout de suite, est devenu depuis quelques années, le leitmotiv des temps modernes. C'est gagner du temps pour mieux en perdre. Quelles que soient les retombées ou les coûts de rattrapage, le citoyen, cet aveugle consentant, payera, in fine, la facture et l'emballage psychologique qui lui permettra d'avaler la pilule.


Dans une poignée d'années ou peut-être quelques décennies, l'Europe, par nécessité plutôt que par idéal politique, trouvera le moyen et le courage de se fédérer en une nation pour faire face aux mastodontes que seront devenues la Chine, l'Inde, l'Asie et l'Afrique.


L'Union devra, pour survivre aux changements, se constituer en nation avec un gouvernement central et une armée convaincante. Au cas où une telle structure serait impossible à réaliser, le sort de l'union serait scellé. Elle se fera vassaliser par un ou les géants susmentionnés, que cela plaise ou non. Il y a ceux qui furent contre l'Europe, mais elle s'est faite. Il y a ceux qui étaient contre la mondialisation. Elle s'est réalisée nolens volens. Il y a ceux qui sont contre la fédération du continent. Elle se fera, par obligation le moment venu. Comme au football, en jouant collectif il est possible de vaincre, en jouant dispersé, où chacun cherche à valoriser son ego dans l'espoir de marquer pour son propre compte, le match risque de finir en eau de boudin.


Le continent africain sort de sa léthargie, La population se réveille et prend son destin en main. Dans quelques décennies, si ce n’est avant, le continent comptera plus de deux milliards d'habitants dont la moyenne d'âge se situe en dessous de vingt ans. Des écoles voient le jour.


Des universités se construisent et créent un nouveau dynamisme à hauteur du besoin des pays en voie de construction. Dans la plupart des domaines, la connaissance progresse, des élites émergent et occupent les postes qui, naguère, furent attribués aux ressortissants occidentaux. Le continent bouge et finira par tarir, d’ici à quelques années, le flot des réfugiés. Il n’est pas hors de portée intellectuelle d’imaginer la courbe des réfugiés s’inverser. Les géants en voie de conquête mondiale ne s’y trompent pas. L'Europe, vision en berne, attend comme d'habitude que nécessité fasse loi et que les événements décident à sa place.


Le temps passant les opportunités s'amenuisent et l'union risque de perdre, à terme, toute influence géopolitique. L'Orgueil nationaliste n'est qu'une canne blanche au service de démissionnaires. La Chine moderne s'est édifiée en quelque trente ans à la surprise générale, l'Afrique, quant à elle, avec la présence et l'exemple des géants sur son sol, mettra probablement moins de temps.

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