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  • Photo du rédacteurRonald Haakman

S'ILS VEULENT...


Il est clair que l'Occident ne peut faire face à toute la misère du monde, ce n'est d'ailleurs pas ce qui lui est demandé. Ce qui est demandé, c'est qu'il fasse preuve d'une intelligence géostratégique en mettant à disposition des pays en voie de développement, les outils nécessaires pour surmonter leurs difficultés dues aux manques de connaissances et de savoir-faire. Durant des siècles la plupart de ces pays ont été exploités, parfois de façon éhontée, sans que les populations soumises au diktat du colonialiste aient un retour significatif quant aux bénéfices des pillages organisés. Le but des colons fut de s'enrichir le plus rapidement possible et non de se perdre dans l'humanitaire.


Les Autochtones, sans comparer la situation à celles qui sont dépeintes par Zola, furent souvent considérés comme appartenant à une race de sous-hommes. Des textes et procès-verbaux se rapportant à cette période de conquêtes sont nombreux et facilement consultables par chacun.


Hélas, la mode est au déni et les faits ne sont plus que des illusions dues aux hasards. La responsabilité s'éteint en même temps que le courage et le « parler vrai » deviennent le luxe du pauvre, de celui qui n'a rien à perdre. L'Afrique a des atouts que l'Europe n'a plus. Elle a une jeunesse dynamique qui en veut, qui cherche à connaître, qui se débrouille et ne demande qu'à progresser. Pour éviter les vagues de réfugiés tellement décriées, il serait peut-être urgent de mettre fin à la vente d'armes et aux financements de conflits. Tant que l'intérêt financier primera sur la vie, personne, ni aucune politique, ne sera capable de tarir le flux des fuyards. La vie est une chose précieuse qu'il ne faudrait pas galvauder.


Même si par habitude, médias aidant, la misère, la souffrance et la mort se banalisent de plus en plus. La course vers l'avoir et le pouvoir se cantonne aux besoins d'isolement. Être là, seul, devant les autres. Le monde peut s'écrouler, cela n'a d'importance que pour les concernés. C'est l'insigne concept prémonitoire puisé dans le roman de George Orwell et formule gagnante sur le chemin du totalitarisme de l'intelligence artificielle.


Ce sont surtout les gouvernements successifs, à partir des années cinquante qui, par un opportunisme de bon aloi, ont facilité l'avènement des quartiers communautaires. Le Français narcissique et bien-pensant, catholique le dimanche et opposant la semaine, ne voulait pas de « bicots » dans son immeuble. Cela ne manquerait pas d'attiser des querelles de voisinage et ferait mauvais genre. Ils étaient contre le communautarisme pour autant que cela ne concerne pas leur immeuble. Not in « My Back yard » comme disaient les Anglais du temps de la Dame de Fer. Tout cela se passa avec l'aval gouvernemental. Les insultes et dénis ne remplaceront jamais les faits historiques.


Si la multitude des bien-intentionnés voulaient faire preuve d'intelligence et de curiosité, un coup d’œil dans les archives des principaux journaux de l'époque pourrait conduire vers une meilleure compréhension de la situation actuelle. Les « n'y a qu'à » se leurrent eux-mêmes quand ils cessent de tirer les leçons du passé, car le présent en est la résultante.


Il en va de même pour l'Afrique. L'Occident, aujourd'hui, ne voit que le revers de la médaille. C'est la partie dérangeante du problème, celle qui casse le confort intellectuel et empêche bon nombre d'enfiler leurs charentaises pour s'avachir devant le petit écran. En fait, l'Occident détourne le regard devant l'ampleur des dégâts occasionnés par une mauvaise décolonisation et le montant de la facture à payer pour plusieurs siècles de pillage institutionnel...sans aucune contrepartie. Beaucoup, si ce n'est la plupart des colon, argueront de la construction de routes, d'écoles et d'hôpitaux.


Ils oublieront volontairement de mentionner que ces constructions furent avant tout édifiées pour l'usage des colons. La critique est aisée pour camoufler lâcheté et peurs.


Il n'y a que les nombreux bras cassés, les cervelles disqualifiées faute de neurones, les aigris par auto-constat en nullité qui, la gueule toujours ouverte et l'esprit asséché, se transforment en pythie annonciatrice de catastrophes. Ils savent tout sur rien et rien sur tout avec la trivialité en guise d’armoiries. Oui, l'Afrique souffre. Pourtant, le continent se débrouille, malgré la concussion exportée de l'Occident et partagée avec des gouvernements fantoches, afin de pouvoir continuer à piller les pays de façon légale.


Là aussi, le curieux trouvera, dans les archives des journaux des années soixante, nombre de faits avérés ayant trait à la situation de l'époque, dont beaucoup perdurent.


Les progrès sont lents, les investissements manquent, mais l'Afrique se construit et finira par émerger en tant que géant d'ici quelques décennies. Oui, l'Afrique est pauvre et souffre encore de sous-développement, de surnatalité, surnatalité qui, en l'occurrence, joue le rôle d'assurance familiale à l'instar de certains pays d'Asie dont la pratique survit de nos jours. Malgré toutes les insuffisances dans les domaines les plus cruciaux, l'Afrique est une promesse d'avenir en voie d'éclosion, riche en ambitions et de rêves à réaliser.


Ce n'est plus le cas des puissances occidentales en déclin, enfermées dans un savoir qui ne sert qu'à cracher des dividendes. Le rêve est une image d'espoir.




N.B.-- l'Homme en plein désarroi vit dans une confusion grandissante. Il lui arrive de s’inventer des causses à combattre pour justifier son droit à l’existence. L'absence d'un avenir prédictible lui procure, de plus, la sensation de marcher sur des sables mouvants. Le chemin, largement entamé vers la fin programmée des sociétés actuelles, ne contribue certainement pas à rassurer des populations aux aguets.

Les incertitudes, mêlées aux peurs de l'insécurité, bien réelles, fragilisent d'autant la vision de l'homme ordinaire. Les Chinois, eux, l'ont compris. Ils cherchent avant tout à sécuriser les territoires où ils s'implantent et proposent, dans une certaine mesure, de jouer le jeu de la réciprocité avec la population autochtone. La différence entre ressortissants africains et occidentaux réside dans le fait que les premiers ont la rage de vivre, quand la plupart des seconds se complaisent à barboter dans une soif de l'inutile. L'Africain a le temps, l'Occident pressé, court vers un but qu'il ne connaît pas.

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